Le Centre Bet David trouve son origine en mon père, le rabbin David Yosef Bar-Hen (1929-2011), paix à son âme, suite à son insistance pour que, cela me plaise ou non, je déménage à Barcelone dans le but de renforcer le judaïsme dans la ville.
Mon père est né le jour de la fête de Chavouot (1929) au Maroc. À la mort de son père à l’âge de 10 ans, il a commencé à étudier à la yechiva Meknès. Éduqué dans des yechivot telles que Otzar HaTorah et Or Yosef Novardok, il est finalement devenu le rabbin principal de la ville de Sderot, en Israël, et un grand connaisseur de la Hala’ha, de l’Haggadah et de la Kabbale, une référence en Israël. Son amour pour le peuple d’Israël a pu être observé pendant les années de la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’il a travaillé clandestinement pour aider les enfants juifs à émigrer en Israël depuis la France lors de ce qu’on appelle « Aliya des jeunes », tout en risquant sa vie. Aujourd’hui, son héritage est immense. De nombreux grands rabbins en Israël ont été ses élèves.
En revenant à l’origine de notre Kehilah, avec la décision de mon cher père, j’étais à ce moment-là Grand Rabbin de Perpignan (1996-2000), en France, après près de dix ans en tant que rabbin à Strasbourg.
De manière surprenante, lors d’une de mes conversations avec un autre grand tsadik de notre époque, le rabbin ‘Haim Kanievsky Z »L, il m’a également encouragé dans cette démarche lorsque je lui ai fait part de mon désir de retourner sur la Terre de nos ancêtres, la Terre d’Israël.
Les deux ont entrevu l’urgence de l’accomplissement du verset que nous trouvons dans le Traité Pesa’him 3:87B : « Le Saint béni soit-Il n’a exilé Israël parmi les nations que pour les convertir », une tâche que je continue d’accomplir avec fierté jusqu’à ce jour, grâce à notre Bet Din.
Après ma démission en tant que rabbin de la Communauté Israélite de Barcelone (2000-2017), j’ai décidé de créer une communauté en plein cœur du quartier gothique de Barcelone, au sein de la communauté juive détruite 627 ans auparavant. Aujourd’hui, après cinq ans du rétablissement de la communauté juive du Call, nous comptons une communauté croissante de fidèles non seulement de Catalogne mais aussi du reste du pays et d’autres parties du monde. Au fil du temps, de nouveaux membres venant de lieux très divers se sont joints à nous, tant du territoire espagnol que d’ailleurs ; Israël, le Maroc, l’Afghanistan, la Belgique, l’Italie, la Roumanie, la Russie, le Liban, le Mexique, l’Équateur ou le Brésil, sont autant d’exemples de ce creuset d’identités qui fait de la phrase mythique « Hine ma tov umanaim, shevet a’him gam ya’had » notre hymne le plus précieux.